En 100 jours, Sarkozy a imposé son rythme, malgré quelques déconvenues

Publié le par alain trannoy-moirand

Les 100 jours de Sarkozy. Durée: 1mn50 ...

Réformes à foison, jolis "coups" comme la libération des soignants bulgares, hyper-réactivité qui lui assure une omniprésence dans les médias: en 100 jours de présidence, Nicolas Sarkozy a imposé son rythme, malgré quelques déconvenues, notamment économiques.

Le chef de l'Etat passera jeudi la barre symbolique des 100 jours à l'Elysée, après son entrée en fonction officielle le 16 mai.

Le ton de la nouvelle présidence, qu'il veut de "rupture", est illico donné : à peine est-il intronisé et son gouvernement formé que ses ministres sont priés de se mettre au travail.

M. Sarkozy est le chef d'orchestre de cette équipe qu'il dirige avec minutie (en témoignent les "lettres de mission" détaillées envoyées aux ministres), au risque de laisser peu de place au premier d'entre eux, François Fillon.

Mais ce dernier affirme s'épanouir en "co-pilote" du "patron".

Le socialiste Manuel Valls admet, début juillet: "nous sommes en train de sortir d'une forme d'hypocrisie où le président s'abritait derrière son Premier ministre".

Dans la colonne "actif" de son bilan, le chef de l'Etat peut inscrire le vote de plusieurs réformes promises pendant sa campagne électorale: récidive, service minimum, fiscalité, université.

A Bruxelles, il convainc (avec ses partenaires allemand et luxembourgeois) les responsables des pays de l'Union européenne de se mettre d'accord sur un "traité simplifié" pour remplacer la défunte Constitution.

Juillet marquera sans doute l'événement le plus retentissant pour lui, outre son aspect humain: la libération des infirmières et du médecin bulgares par la Libye, ramenés dans leur pays par son épouse Cécilia.

Autre coup: la pêche aux socialistes, dont plusieurs tombent dans son épuisette. Et d'abord Bernard Kouchner dont il a fait le patron de la diplomatie française. Sans compter les centristes, ce qui réduit comme peau de chagrin l'espace politique de François Bayrou.

Désemparé, le PS cherche ses marques, d'autant que le président veut approfondir "l'ouverture", notamment en vue des municipales de 2008. Quitte à faire grincer quelques dents dans sa propre majorité...

Même si sa promesse de parité gouvernementale est loin d'être respectée (onze femmes sur 32) il est le premier président à en nommer deux d'origine arabe, Rachida Dati - promue au prestigieux poste de garde des Sceaux - et Fadela Amara, et une d'origine Sénégalaise, Rama Yade.

Dans la colonne "passif": une majorité moins large que prévue après les législatives ou des réformes n'allant pas aussi loin qu'il l'aurait souhaité. Le Conseil constitutionnel a retoqué celle sur la fiscalité, le corps enseignant l'a contraint à plus de modestie sur celle des universités.

Surtout, certains indicateurs économiques sont en berne: croissance molle, commerce extérieur déficitaire... D'où la nécessité, selon certains économistes, de mener des réformes structurelles, avant de prendre des mesures pour améliorer le pouvoir d'achat, comme le fait M. Sarkozy.

"Avec la politique qui a été mise en place sur le plan économique et fiscal, une facture va être présentée aux Français, peut-être dès la rentrée", prévient le numéro un socialiste François Hollande qui dénonce "un défaut de transparence".

Nicolas Sarkozy, qui a marqué à nouveau la "rupture" en devenant le premier président français à passer des vacances aux Etats-Unis (payées par de riches amis, tempêtent des socialistes) où il a rencontré George Bush, entend garder le rythme: ça repartira "très fort dès la rentrée", avait-il prévenu dès juillet.

Par Nadège PULJAK

Publié dans actualité télé

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